Pourquoi le prêt-à-porter de luxe ne me fait plus rêver

Le monde du luxe se porte à merveille à travers le monde, il paraît même à des années-lumières des problématiques de notre époque. 

Aujourd’hui, mon cœur balance entre admiration, contemplation, mais aussi dégoût, incompréhension et manque d’intérêt, car pour moi, c’est un monde à part que je ne comprends pas ou plus, avec lequel je ne suis plus en phase pour diverses raisons, et principalement parce que je prône une mode plus éthique et écoresponsable.

 

 

 

Pour commencer, pourquoi aime-t-on autant le luxe ?

 

Pour commencer quand je parle de “luxe”, je ne parle pas de haute couture, je distingue le prêt-à-porter de luxe et l’art que représente la haute couture, qui je trouve, est désormais peu représentative du monde de la mode, car le prêt-à-porter de luxe domine et fait davantage vendre (you see what i mine).

 

Le luxe me faisait rêver autrefois. Quand j’étais enfant, je voulais devenir styliste et travailler dans une grande maison de mode de luxe. J’ai eu ce rêve pendant très longtemps. J’adorais le côté artistique, les vêtements… Mais aussi, je dois le dire, le côté prestige et réussite, que paraît représenter le luxe.

 

Beaucoup de personnes rêvent d’un sac Chanel, Saint Laurent, ou d’une paire de Jimmy Choo… Symbole justement de réussite et de prestige, faire partie d’une certaine catégorie de la société. Je ne suis pas sûre que ce soit tant pour la qualité, l’originalité ou le côté artistique des produits, ou du moins ça représente une petite partie. 

 

D’ailleurs, vous m’auriez demandé, il y a encore 5-6 ans, si tu gagnes au loto, qu’est-ce que tu veux faire en premier ? 

Ma réponse aurait été : du shopping dans les plus belles boutiques de luxe à Paris. 

Mais aujourd’hui, ce rêve me paraît bien loin de ce que j’attends de la vie, je trouve ça même futile et vide de sens, c’est très loin aussi de ce que je défends au quotidien sur les réseaux et sur mon blog. Je ne rêve plus de shopping effréné et de consommation de vêtements grands standing. 

Non, car aujourd’hui, j’ai une espèce d’indifférence et d’insensibilité pour ce monde, ce qu’il dégage, ce qu’il entraîne et ce qu’il soutient…

 

 

Le luxe, un monde d’hyperconsommation

 

Dans un monde qui se “divise”, et qui “s’éloigne”, les riches sont plus riches, les pauvres sont plus pauvres, les inégalités climatiques et sociales s’agrandissent, le monde du luxe, lui, ne s’est jamais aussi bien porté. 

J’y vois une certaine forme d’injustice, quand je sais qu’un grand nombre de français, et surtout de personnes dans le monde, ont de plus en plus de difficultés financières, ou même n’arrivent pas à vivre de leur travail (Hello, salaire vital). Et parfois, ce sont les mêmes personnes qui fabriquent les vêtements.

 

On a surtout l’impression que certaines marques vendent des objets à des prix édifiants, juste pour dire que c’est du luxe, parce que c’est telle marque. 

Balenciaga, est un exemple concret, est-ce de l’art ou du foutage de gueule de vendre des produits ressemblants trait pour trait à des produits de grande consommation comme le fameux sac bleu Ikea ?

Sans parler des dernières campagnes publicitaires, où l’on se demande ce qui leur passe par la tête, pourquoi font-ils ça autour des enfants ?

 

L’argent fait tourner le monde, le luxe n’a jamais autant vendu, il a donc, aussi, jamais autant proposé de produits différents et de collections. Car après tout, c’est la recherche de richesse qui motive ce monde, plus autant la créativité et la qualité.

J’ai aussi envie de parler des collaborations avec des marques de fast fashion. Qu’en penser ? On a d’un côté la rencontre de deux mondes, que je trouve intéressante, des produits plus abordables, oui pourquoi, mais on continue à entretenir cette machine à surconsommation, car apparemment ça va bien à tout le monde. Ces deux mondes se complaisent.

 

J’espère une chose quand même : que ces marques fabriquent les vêtements dans de bonnes conditions en payant convenablement leurs salariés, car vu les prix des vêtements, ils ont les capacités et les moyens de le faire.

Ça l’air d’être le cas mais difficile de vérifier tous les produits.

 

En vrai, l’hyperconsommation ne serait pas un problème si elle n’était pas polluante et si nous avions des ressources infinies, est-ce le cas ? Non.

 

 

Le manque de transparence et de conscience écologique des marques de luxe

 

Ne nions pas la réalité, même si nous participons tous à la surconsommation et de ce fait au dérèglement climatique, le mode de vie des riches et ultra-riches, est plus polluant que le train de vie du reste de la population. Cette partie de la population semble être à mille lieues des préoccupations écologiques, en majorité soyons clairs.

 

Les marques de luxe c’est pareil, et elles ont bien compris que leur cible n’est pas vraiment préoccupée par ces enjeux et ces questions. Alors qu’elles ont le pouvoir, et surtout les moyens, de proposer des produits totalement éthiques et écoresponsables, comme le prix n’est pas un problème, et on peut même rêver, de réduire le nombre de produits… 

 

Je me suis baladée sur les sites internet de plusieurs maisons de luxe : Dior, Chanel, Saint Laurent, Louis Vuitton, Balenciaga, Jacquemus, Gucci, Prada, Valentino, Miu Miu, Versace, Dolce & Gabbana et Burberry. 

Il faut tout de même avouer que sur 13 sites, 6 ont une page développement durable (Saint Laurent, Louis Vuitton, Prada, Gucci, Burberry et Dolce & Gabbana), c’est presque la majorité, une petite victoire, est-ce du greenwashing ? 

Difficile à dire, mais j’ai été plutôt convaincu par Saint-Laurent, d’ailleurs il faut reconnaître que le groupe Kering, dont fait partie Saint-Laurent, a pas mal documenté son site sur le sujet. Je n’ai pas eu le temps de regarder à la loupe tous les sites, les rapports… Mais c’est déjà intéressant, notons-le, j’ai moins été convaincue par Prada, pour les autres, c’est à voir. 

 

Une chose a retenu mon attention, c’est le nombre de produits par marque… Pour certaines, c’est assez incroyable. Quand je vois ça, j’ai l’impression d’être loin du côté “précieux, créativité, prestige et unique”.

 

Leurs égéries paraissent aussi à mille lieues de ses enjeux, tout comme leurs défilés…

Vous avez vu des défilés dans le désert avec une énorme cuve d’eau ? Ou au pied des pyramides de Gizeh ? Elles font du coavionage les célébrités ? Ou chacune vient avec son jet privé électrique ? 

On est loin de la sobriété, je ne parle pas de faire des défilés au fond du jardin, mais plutôt de réfléchir et d’imaginer d’autres manières de présenter ses collections et d’organiser un événement cool. Surtout que le nombre de défilés se multiplie et qu’un défilé dure plus ou moins 10 minutes. 

 

Mini conclusion : ON VEUT DES DONNÉES ACCESSIBLES ET DANS TOUTES LES LANGUES !

Vous imaginez, une mappemonde, commune à toutes les marques, du luxe à l’ultra fast fashion, avec les différentes usines, et les salaires, l’impact environnemental… 

C’est ce que l’on veut, des informations accessibles, et des mensonges en moins surtout. J’invite le gouvernement, ou le parlement européen à m’embaucher pour travailler sur le sujet ! 😂😉

 

 

Tout le monde a ou veut un Birkin

 

Le Birkin, est un modèle de sac proposé par la marque Hermès. 

 

J’apprécie le côté historique de certaines maisons, les inspirations, la diversité des styles, la qualité de travail et de savoir-faire. D’ailleurs, je serai plus enclin à dénicher de très vieilles pièces, plutôt que d’acheter du neuf.

 

Je ne suis pas contre la créativité, l’élégance, la beauté, la qualité, ni même contre le prestige, je pense que nous pouvons en avoir besoin pour rêver un peu, mais nous sommes tombés dans un extrême… Où toutes les influenceuses exposent leurs sacs de luxe. En fait, ça enlève le côté “unique”, c’est presque une norme, une banalité. 

Mais surtout, je pense aussi, que de voir certaines pièces portées par des personnes qui sont loin de mes valeurs, de mon “idéal de vie” et qui représentent, un peu, tout ce qui “ne va pas dans ce monde”, en fait ça m’enlève tout désir de posséder et de “ressembler”.

 

Je pense que ce phénomène a été accentué, par tous les super influenceurs, ou les influenceurs tv-réalité. Bien que la tv-réalité puisse être parfois divertissante, celle-ci semble bloquée dans les années 90, quand tout n’était qu’amour, gloire et beauté, des mots qui ne font plus rêver, bon l’amour quand même.  

Mais sérieux, on a évolué depuis : dérèglement climatique, égalité homme-femme, droit LGBT+, société de surconsommation, éthique, bien-être animal… 

 

Pour conclure, le monde du prêt-à-porter de luxe et moi, ce n’est pas fini, mais c’est clairement plus l’amour fou. J’admire la créativité, la recherche de style, la nouveauté, l’élégance, les belles pièces, la qualité, le savoir-faire… 

Mais vraiment, cela semble être passé au second plan des préoccupations principales des marques de luxe. En plus, notre société est plus que jamais concernée par des enjeux qu’elle n’a, peut-être, jamais connue, ou du moins, pas autant et au même moment. 

Il serait peut-être temps que le luxe se détourne de la surconsommation, pour s’orienter vers davantage de sobriété, qui rimerait avec créativité.

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