Vinted, fausse solution écoresponsable ?

Vinted… Vinted… Vinted… C’est un peu la solution miracle qui est prônée par certaines personnes de ma communauté sur Tik Tok, et par beaucoup d’autres d’ailleurs. Si au premier abord Vinted est une solution qui s’inscrit dans une démarche plus écoresponsable, en donnant une nouvelle vie au vêtement, ce n’est pas si simple que ça. Peut-on vraiment dire que l’application de seconde main la plus populaire est vraiment durable ? Permet-elle vraiment de limiter la consommation de vêtements neufs et de passer à la slow fashion ? Voici ma réponse. 

 

Avant toute chose, ceci est à nouveau une réflexion et une analyse personnelle, libre à vous d’apporter vos arguments, votre propre analyse en commentaire, ils sont les bienvenus. 

 

Le positionnement de Vinted

 

Selon moi, c’est l’utilisation de la plateforme et la réponse qu’elle offre aujourd’hui aux consommateurs qui sont problématiques.

D’un point de vue marketing, Vinted parle de donner une seconde vie au vêtement : “tu ne le portes pas, vends-le !”. Est-ce du greenwashing ? J’ai du mal à être clairement positionnée, au premier abord non, mais, ça peut porter à confusion. 

Après, dans leurs campagnes de communication, je ne suis jamais tombée sur une volonté de prouver que la plateforme est écoresponsable, ou même éthique. Il me semble, je peux me tromper. Donc ils évitent le greenwashing direct.

 

L’intention de Vinted, de mon point de vue, est de proposer une nouvelle source de revenus pour leurs utilisateurs. Dans mes souvenirs, certains spots publicitaires pouvaient même inciter ou conseiller d’acheter des vêtements neufs avec l’argent que tu as gagné. Les souvenirs sont parfois trompeurs, mais dans ce cas, on est loin du marketing “responsable”.

 

En tout cas, c’est à leur avantage que beaucoup d’utilisateurs de la plateforme pensent que revendre ses vêtements, c’est plus écolo, oui, mais ce n’est pas si simple que ça. C’est déculpabilisant, mais on ne résout pas le problème de la surconsommation, pourquoi ? Cela dépendra de comment on utilise la plateforme.

 

Une plateforme qui responsabilise le consommateur ?

 

Vinted est une étape intéressante pour sortir doucement de la fast fashion, à moins de l’utiliser convenablement, je m’explique.

 

Sortir d’un modèle de surconsommation qui est devenu une norme, n’est pas simple au démarrage. Il se fait par étapes, passer à la seconde main est une étape possible, qui permet de se défaire d’une forme d’addiction à la consommation de vêtement. 

 

Si on achète sur Vinted, oui, on donne une nouvelle vie à un vêtement qui ne sera plus porté, et qui aurait peut-être fini à la poubelle, ça c’est intéressant. 

Toutefois, on se fait prendre au piège si :

  • On achète toujours en grande quantité ;
  • On achète, on ne porte pas ou peu le vêtement et on revend très vite ;
  • On vend pour acheter du neuf de fast fashion.

En conclusion, si Vinted ne nous permet pas d’entrer dans une déconsommation progressive ou un équilibre de consommation plus vertueux, si on continue à acheter en masse, tous les mois ou toutes les semaines, à acheter pour ne pas mettre ou porter une fois, alors c’est raté.

Continuer à consommer, sur la plateforme, des vêtements venant exclusivement de la fast fashion, ne changera pas non plus le modèle existant et les problèmes qui en découlent.

 

J’ai constaté une chose ces dernières années, si on ne cible pas les marques, il y a une proportion de mastodontes de la fast fashion, impressionnante. 

Je pense notamment à Zara, Primark, H&M, Bershka, Pull & Bear, Nike… Mais la marque Zara est vraiment très présente, on trouve, également, de plus en plus de vêtements Shein, l’ultra fast fashion rejoint la partie. 

 

Où est le véritable problème ? On ne réduit pas la consommation de marques de fast fashion à la racine, puisque l’on déculpabilise le consommateur en disant qu’il pourra revendre ses nouveaux vêtements sans problème. 

Ce qui n’est pas totalement vrai au final, certains vêtements sont là depuis longtemps sur la plateforme, j’ai moi-même beaucoup de difficultés à revendre certaines robes. On a l’impression que certaines marques sont moins mises en valeur que d’autres.

 

En gros, Vinted n’est pas la réponse absolue, mais un bon début pour passer à la slow fashion en : 

  • Consommant moins ;
  • Consommant quand on a besoin ou quand on est sûr de porter le vêtement, car on peut continuer à se faire plaisir, mais en étant plus raisonnable ;
  • Consommant des marques écoresponsables et éthiques, ou des pièces vintages. 

 

À ne jamais oublier, il est très difficile d’avoir une consommation et un mode de vie parfait, mais nous pouvons toutes et tous faire mieux et faire notre part.

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