Tout savoir sur les matières textiles

Polyester, polyamide, élasthanne, nylon, viscose, coton, coton biologique, cuir, piñatex, lin, chanvre, cuire, fourrure… Non, ce n’est pas ma liste de courses, mais les matières textiles de notre quotidien, qui composent nos vêtements. 

Ce sont soit des matières naturelles, soit des matières chimiques, mais de quoi sont-elles composées ? Sont-elles polluantes ? Est-ce qu’il y a un risque pour la santé ?

On se soucie plus de ce que nous avalons que de ce que nous portons, pourtant, la peau n’est pas totalement imperméable. J’ai envie de dire que, si certaines matières ont un impact sur la planète, elles ont forcément un impact sur notre santé, non ? Je vous ai donc préparé un article qui répertorie la plupart des matières textiles qui accompagnent notre quotidien.

 

Pour rédiger cet article, je me suis basée sur le livre : “La face cachée des étiquettes”, de SLOWEARE, écrit par Éloïse Moigno et Thomas Ebélé.

Merci à eux pour ce livre, il me permet aujourd’hui, à mon tour, de vous informer sur le sujet.

 

Les matières textiles, un sujet incontournable

 

Je n’ai pas encore traité les matières textiles, pourtant, c’est un sujet important et incontournable pour une mode plus écoresponsable et éthique. Car elles sont au contact direct de notre peau, notre peau n’est pas imperméable, sinon à quoi serviraient toutes les crèmes que l’on se tartine sur le corps pour se rapprocher de la perfection du “modèle féminin” ?

 

La composition des vêtements est donc aussi importante que la composition de notre alimentation. Pourtant, la plupart de nos vêtements contiennent des produits chimiques et sont en fibres synthétiques.

Donc connaître les matières qui composent nos vêtements permet d’évaluer la toxicité et l’impact que peut avoir le vêtement sur la planète et notre santé.

 

Commençons par les matières chimiques, car aujourd’hui, le polyester est le composant de 70% de nos vêtements. Depuis le début des années 2010, les matières chimiques sont dominantes et ont remplacé le coton.

 

Dans cet article, je vais vous parler des matières les plus connues, je ne vais pas faire le tour de toutes les matières existantes, mais si ça vous intéresse, je vous invite à lire pour aller plus loin : “La face cachée de nos étiquettes”.

 

Information supplémentaire avant de commencer, il est plus facile de recycler les matières quand elles ne sont pas mélangées à d’autres, c’est-à-dire, si un vêtement est composé à 75% de polyester et à 25% de polyamide, il sera très difficile, voire impossible de le recycler. Mais s’il est composé à 100% de laine, alors il sera possible de faire une nouvelle fibre à partir de ce vêtement. Je vous invite à lire cet article de The Good Goods, car il peut être intéressant pour la compréhension du sujet.

 

LES MATIÈRES CHIMIQUES 🧪

 

On entre directement dans le vif du sujet : les matières chimiques. Elles se divisent en deux catégories : les matières synthétiques et les matières artificielles.

Ces deux types de matières sont transformés au cours du processus de fabrication, mais l’une utilise des matières premières naturelles et l’autre des matières synthétiques (pas du tout naturelles quoi).

 

Les matières artificielles 

 

Elles proviennent principalement de matières naturelles, d’origine végétale. Mais les matières artificielles ne doivent pas être confondues avec les matières naturelles. Même si la base est naturelle, la matière est ensuite mélangée avec des substances chimiques et est traitée mécaniquement pour produire des fibres. 

 

La viscose est une matière produite à partir, principalement, de cellulose de bois ou de coton. Elle est ensuite mélangée avec du disulfure de carbone, puis traitée avec de l’acide sulfurique. 

Le point positif est qu’elle consomme peu d’eau, par contre elle a besoin de beaucoup d’énergie pour être produite. Il faut noter que cette matière n’est pas renouvelable et est très polluante, car différents solvants sont utilisés pour sa fabrication.

Vêtements : matières fluides pour jupe, robe et hauts. 👗 👕

 

 

 

🌿 Le Lyocell et le Tencel sont des matières artificielles durables, tout comme la viscose des fibres “cellulosiques” sont utilisées, mais le bois provient de forêts durables certifiées (FSC ou PEFC). À la grande différence de la viscose traditionnelle, les solvants utilisés sont d’origine naturelle, 99,6% d’entre eux sont recyclables et réutilisables, la matière est fabriquée en circuit fermé. 

Vêtements : matière légère et confortable, pour jupes, robes, pantalons et hauts. 👗👖 👕

 

 

 

🌿 L’Eco Vero utilise le même procédé que la viscose (pulpe de bois + solvants), le bois provient aussi de forêts certifiées, mais par rapport à la viscose, il y a une économie de 50% sur les énergies (eau et électricité). Pour finir, l’Eco Vero est une matière biodégradable, et ça, c’est déjà pas mal.

Vêtements : matière légère et texturée, idéale pour les robes et les hauts. 👗 👕

 

 

 

Les matières synthétiques

 

Pétrole, mon bon pétrole ! Quelle drôle introduction pour cette partie, oui, mais 80% des matières synthétiques sont en polyester, et 70% des vêtements vendus aujourd’hui sont en polyester. 

Le polymère est le principal composant des matières synthétiques. Le processus de fabrication du polymère est assez compliqué, il utilise de nombreux produits chimiques pour être fabriqué (solvants, soude, acides…) et surtout du pétrole. #MIAMIAM 

Les matières synthétiques n’ont rien de naturel, tout est fait par l’homme de A à Z.

 

La “belle” estimation que nous fournit le livre, est qu’il faut environ 200.000 litres d’eau pour fabriquer une tonne (1000 kilos) de textiles synthétiques. 

 

[Bref, soyez polie dans la vie, mais évitez d’être “poly” avec vos vêtements… Hum ok, je sors.]

 

On l’attendait le voilà, le chouchou, le King de la mode 👑  : le polyester, ici nous parlerons principalement du PET (polytéréphtalate d’éthylène, à vos souhaits).  Pour le processus de fabrication, je l’ai déjà expliqué juste au-dessus. Cette matière est donc très énergivore, elle consomme beaucoup d’eau, elle n’est pas renouvelable, et ne respecte ni la faune, ni la flore. L’autre donnée : pour faire un 1 kg de polyester, il faut 1,5 kg de pétrole. Comment ferons-nous quand le pétrole ne sera plus ? Le polyester consomme beaucoup d’eau et d’énergies, il n’est ni biodégradable, ni renouvelable. IL EST VRAIMENT SYMPA CE POLYESTER.

Vêtements : matière légère, résistante, élastique, utilisée pour les robes, les jupes et les hauts. 👗 👕

 

 

🌿 Le polyester recyclé : heureusement, le PET est de plus en plus recyclé, c’est le rPet (“r” pour recycled). Le principe est de fondre le plastique existant et d’en faire une nouvelle fibre. L’avantage du rPET est qu’il n’y a pas besoin d’extraire à nouveau de la matière première pour la fabriquer et permet de recycler les déchets plastiques. Mais le processus de recyclage est difficile, car les composants d’un vêtement sont parfois multiples, il est parfois impossible de les dissocier. Le polyester n’est pas recyclable à l’infini, il perd en solidité et en qualité à chaque recyclage. Donnée importante que nous fournit le livre : il faut 59% d’énergie en moins par rapport au PET, pour en fabriquer.

Vêtements : matière légère, résistante, élastique, utilisée pour les robes, les jupes et les hauts. 👗 👕

 

 

Le polyamide ou nylon est une matière très polluante dérivée du pétrole, elle consomme beaucoup d’eau et d’énergie. Le nylon est très utilisé dans la fabrication des collants, car c’est une matière très résistante. Pour fabriquer une paire de collants, il faut 750 litres d’eau et 14 km de fil de nylon. Tout ça pour être porté en moyenne 3 à 5 fois, chaque année 104 millions de paires de collants sont jetés, si c’est pas ça la société du jetable, je ne sais pas ce que c’est !

Vêtements : matière résistante, élastique, imperméable, infroissable et légère, idéale pour les vêtements de sport, de plage, la lingerie, la dentelle, les bas et les collants. 👟🩱👙🧦

 

 

 

🌿 L’Econyl est une matière innovante, développée en Italie, faite à partir de nylon recyclé. Elle est fabriquée à partir de déchets plastiques provenant des océans et des déchetteries. Comme le rPET, l’Econyl n’a pas besoin de nouvelle extraction de matière première pour être fabriquée et est une matière recyclable.

Vêtements : matière résistante et élastique, pour vêtements de sport et maillots de bain. 👟🩱

 

 

 

L’acrylique, tout comme les autres matières synthétiques, est dérivé du pétrole. c’est une matière polluante très consommatrice d’énergie, qui utilise des produits néfastes pour l’environnement. Cette matière est une alternative à la laine, elle permet également de fabriquer de la fausse fourrure. 

Vêtements : matière douce, légère, infroissable et soyeuse, utilisée pour remplacer la laine et réaliser de la fausse fourrure. 🧶

 

 

L’élasthanne est fabriqué à partir de polyuréthane, une autre matière chimique synthétique dérivée du pétrole..

Vêtements : matière très élastique, idéale pour les vêtements de sport, les maillots de bain et intègre la composition de certains jeans. 👟🩱👖

 

 

 

 

 

 

Enfin, pour finir sur les matières chimiques et synthétiques : le vinyle. Il est parfois utilisé comme alternative au cuir. Le vinyle est fabriqué à partir de gaz de chlorure de vinyle, de sel de mer et de pétrole. Il est composé de deux couches, une première couche tissée sur laquelle on colle une pellicule de vinyle.

Vêtements : matière brillante et imperméable, pour les jupes et les vestes. 👗 🧥

 

 

LES MATIÈRES NATURELLES 🌱 

 

Les matières naturelles sont en deux catégories :

• les matières végétales ;
• Les matières animales.

 

Contrairement aux matières synthétiques, la matière première est naturelle et n’a pas besoin de transformation avec des produits chimiques, mais elle peut en utiliser pour son agriculture.

 

Les matières végétales 

 

Je vais commencer par l’une des matières les plus connues et utilisées : le coton. Le coton est une matière naturelle très gourmande en eau pour sa culture, et surtout en pesticide, c’est le premier “consommateur” de pesticides au monde, devant le soja. En 2017-2018, on estimait que la production s’élevait à 25 millions de tonnes par an (c’est énorme !!!). Depuis les années 1990, les cotonniers ont été modifiés génétiquement (hello les OGM) pour les rendre plus forts aux insectes et, au passage, pour augmenter les rendements. C’est la matière végétale la plus utilisée au monde, mais la culture du coton, ne permet pas toujours à ses agriculteurs de vivre dignement, en plus d’être exposés à des pesticides, soit dit en passant. Entre sa consommation d’eau, de pesticides et d’électricité et le fait que la plante a été génétiquement modifiée, le coton ne peut pas être considéré comme matière écologique, même s’il est biodégradable et recyclable.

Vêtements : matière absorbante, thermorégulatrice et respirante, pour t-shirts, robes, jeans et sous-vêtements. 👕 👗👖 

 

🌿 Le coton biologique est une bonne alternative, car il n’est pas modifié génétiquement (pas d’OGM), il est cultivé sans engrais et sans pesticide, et il consomme 50% moins d’eau par rapport au coton conventionnelle. Malheureusement, il ne représente que 1% du coton mondial. Le label GOTS, est un label fiable et exigeant, auquel vous pouvez vous fier, qui certifie que le coton est bien biologique et respecte plusieurs normes (absence de produits chimiques, gestion écologique des eaux usées, bonnes conditions de travail…).

Vêtements : comme le coton conventionnel.

 

🌿 Le coton recyclé possède désormais une qualité et une résistance équivalente à du coton neuf. Grâce à de nouveaux procédés mécaniques, il est possible de faire du fil neuf à partir d’anciens textiles. En recyclant une matière déjà existante, on évite la consommation de nouvelles ressources (eau et énergie) et on évite le gaspillage de tissus inutilisés.

Vêtements : comme le coton conventionnel.

 

Le chanvre est l’une des plus anciennes matières végétales cultivées par l’humain, elle est exploitée depuis 8000 ans. RIP mon adolescence et Kanabeach. Le premier producteur de chanvre au monde : la France ! Youpi tralala, mais voilà sa transformation s’effectue principalement en Chine et en Europe (Italie, Ukraine et Roumanie). Le chanvre a des avantages écologiques, il faut 10 fois moins d’eau que le coton pour sa culture, c’est une plante qui s’adapte facilement aux sols et aux différents climats. De plus, la plante n’a pas besoin d’être traitée chimiquement, toutefois, des pesticides peuvent être utilisés et la plante peut être modifiée génétiquement (OGM).

Vêtements : matière résistante, respirante, thermorégulatrice, absorbante, peu froissable, antibactérienne et anti-allergène, pour t-shirts, jupes, robes, et jeans. 👕 👗👖

 

🌿  Le chanvre biologique est en expérimentation en Normandie, en plus de conserver les avantages du chanvre conventionnel, aucun pesticide n’est utilisé pour sa production. 

Vêtements : comme le chanvre conventionnel.

 

Le lin est une fibre naturellement écoresponsable, les premières traces de textiles en lin datent de 36.000 ans avant JC, rien que ça ! C’est l’une des fibres les plus écologiques, car elle nécessite peu d’eau et peu d’engrais. Ce qui est navrant, depuis 20 ans, 80% du lin est envoyé en Chine pour être tissé, en raison du manque d’industries de tissages en Europe. Le lin revient ensuite tissé en Europe. Même si on assimile le lin à une matière estivale, que l’on porte surtout en été, le lin est thermorégulateur, il tient chaud l’hiver et rafraîchit l’été. La France produit 65% du lin, elle est leader mondiale.

Vêtements : matière douce, souple, résistante et thermorégulatrice, utilisée pour les chemises, les blouses, les pantalons et les robes. 👔 👖 👗

 

 

🌿 Le lin biologique possède les mêmes atouts que le lin conventionnel, mais pousse sans engrais, ni pesticide. Les principaux territoires cultivateurs sont en France et plus précisément en : seine-et-marne, seine-maritime, dans l’Eure et dans le Nord.

Vêtements : comme le lin conventionnel.

 

Comme autres matières végétales, on retrouve aussi : l’ortie , la ramie, le jute et le liège. Je vous invite à lire : “La face cachée des étiquettes”, de SLOWEARE, pour en savoir plus. 😉

 

Les matières animales 

 

Le cuir est fabriqué à partir de peaux d’animaux tels que : la vache, le mouton ou la chèvre. Au départ, le cuir était considéré comme un “sous-produit” et un moyen de valoriser les déchets de l’industrie agroalimentaire. On dénombre aujourd’hui environ 1,4 milliard de peaux animales transformées en cuir par an. Il faut à peu près une trentaine d’étapes pour que le cuir soit “stabilisé” pour être commercialisé.

Le cuir est un produit qualitatif et durable en soi, mais vu le nombre de peaux transformées, l’élevage des animaux, le procédé de fabrication et l’utilisation des produits chimiques utilisés pour le tannage, le cuir est aujourd’hui un produit controversé. 

Le tannage est souvent l’étape la plus polluante, la grande majorité des cuirs sont tannés en Asie. Plus précisément à Dacca, capitale du Bangladesh, où 22.000 litres de déchets toxiques sont rejetés, chaque jour, dans les rivières Buriganga (rivière qui traverse la ville).  

Le tannage sert à stabiliser le cuir, pour le transformer en matière résistante et imputrescible, il existe deux types de tannage :

• Le tannage minéral : sels de chrome, sels d’aluminium, de fer et de zirconium. C’est généralement le tannage le plus polluant, le plus dangereux pour la santé (agents chimiques cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction), et pourtant, c’est le plus utilisé, il représente 90% du tannage mondial. Car il peut être réalisé en 24h, contrairement au tannage végétal qui dure en moyenne 30 jours. Béh oui, le temps c’est de l’argent ! 
• Le tannage végétal est déjà plus respectueux de l’environnement, il est aussi moins dangereux pour l’employé mais aussi pour la personne qui le porte. Il peut être fait avec des écorces, des racines ou des feuilles. 

 

La laine, elle représente 1,7% de la production mondiale de fibre textile, c’est une fibre composée de kératine (protéine que l’on retrouve dans les cheveux ou les ongles), il en existe différents types : 

• • Mérinos : mouton mérinos, laine la moins chère ;
  • Angora : lapin ou chèvre du même nom ;
  • Mohair : chèvre à poils fins ; 
  • Alpaga : animal de la famille du lama, de la cordillère des Andes ; 
  • Cachemire : chèvre région portant le même nom, entre l’Inde, le Pakistan et la Chine.

Comme tout élevage, il y a parfois des abus et de la maltraitance, certaines pratiques peuvent traumatiser l’animal, le bien-être animal est très variable d’un pays à un autre. L’Australie est la plus grosse productrice de laine au monde, elle représente à elle seule 20% de la laine mondiale. Il y a 1 milliard de moutons d’élevage à travers le monde, ils produisent 1 million de tonnes de laine par an. 

En France, la filière a presque disparu, elle est même parfois considérée comme un déchet de l’élevage de moutons. Mais le secteur commence à reprendre du poil de la bête (LOL), grâce à des marques comme Laines Paysannes. La laine est une matière naturelle renouvelable et biodégradable, mais elle n’est pas totalement écologique, dans le sens où des insecticides sont parfois utilisés pour éviter la transmission de maladies, des insectes aux animaux. 

🌿 Si elle n’est pas mélangée, la laine peut être recyclée, pour fabriquer de nouveaux vêtements, en plus, la laine se mélange très bien avec d’autres fibres comme le coton ou le lin.

 

La soie est une matière “animale” puisqu’elle est faite à partir de cocon de chrysalide, le cocon est fabriqué avec la salive du ver à soie : le Bombyx Mori. Là où ça devient “sympa”, c’est la technique utilisée pour récupérer le fil du cocon (qui peut faire jusqu’à 1,5 km !). Les chrysalides sont ébouillantées pour récupérer en un seul morceau le fil de soie. Tchao byebye la vie du ver à soie qui voulait devenir papillon. Ce qui permet d’enlever la colle naturelle de la salive et d’éviter “d’abîmer” le fil. Pour sortir, le papillon déchire son cocon et abîme le fil. Il faut 15 cocons, pour faire 1 gramme de soie.

🌿 La soie éthique ou soie sauvage, permet d’éviter la mort du ver. Après que l’insecte soit sorti de son cocon, celui-ci est récupéré. Le fil est plus petit et fragilisé, mais paradoxalement, il a plus de relief et de texture.

 

 

La fourrure et autres peaux (je pense aux reptiles), il n’en parle pas dans le livre, mais que dire à ce sujet ? Que ce soit pour le cuir ou la laine, il y a quand même cette idée de valoriser les déchets qu’entraîne l’industrie agroalimentaire, même s’il y a énormément de controverses dans la pratique. Soyons honnête, l’Humain n’est pas prêt à devenir végétarien, végétalien ou végan dans sa totalité, donc autant utiliser ces matières, même si dire ça me laisse un goût amer. Mais la fourrure, le reptile.., c’est quand même un autre délire. Je n’ai rien de plus à dire, je n’ai même pas envie en fait. Mais je ne comprends pas comment on peut avoir envie d’acheter une pièce neuve en croco, ou un manteau neuf en fourrure. Pour moi, il y a une différence entre le neuf et l’ancien. Acheter du neuf revient, pour moi, à soutenir un commerce existant qui en vit toujours. Pour les pièces anciennes, c’est là, c’est déjà produit, on ne peut pas revenir en arrière et brûler tout ne servirait à rien, mine de rien ça évite de produire de nouveaux sacs. et c’est toujours ça. Bon en fait, j’avais encore des trucs à dire. 

 

 

Les matières innovantes, alternatives au cuir

 

Il existe plusieurs alternatives au cuir, de plus en plus d’innovations voient le jour. Mais attention, rien n’est jamais parfait, car certaines matières utilisent quand même des produits chimiques polluants, la matière est parfois moins résistante alors que l’une des propriétés majeures du cuir est la durabilité.

 

La plupart des alternatives sont faites à partir de déchets revalorisés de l’industrie agroalimentaire. Ces déchets sont réduits en pâte et cette pâte va ensuite être mélangée avec des liants (synthétiques ou naturels).

 

Comme le Piñatex par exemple, qui est une alternative au cuir fabriquée à partir de feuilles d’ananas dont on extrait les fibres cellulaires. Pour faire 1m² de matière Piñatex, il faut l’équivalent de 16 ananas. 

L’effet “cuir” est réalisé grâce à une presse, du polyester d’origine végétale (PLA) est utilisé pour faire le “coating”, le coat est une couche protectrice, un peu comme le top coat en manucure. 

Attention, la matière n’est pas 100% biodégradable en raison du “coating”, la matière est composée à 80% de feuilles d’ananas et à 20% de PLA.

 

 

Les autres alternatives :

 

• CORKonLiNEN : réalisé à partir de liège et de lin ;
• Orange fiber : écorces d’orange et polyuréthane ;
• Desserto : feuilles de cactus mélangées à du coton ;
• Apple skin : pelures de pommes et polyuréthane ;
• Muskin : à base de champignons.

 

 

Les matières les plus polluantes et les moins polluantes 

 

Un tableau encore plus précis est présent dans le livre : “La face cachée des étiquettes”.

 

 

Matières polluantes ☹️	Matières entre les deux 🙂	Matières écologiques 😃
Viscose Coton Elasthanne Nylon Laine Polyester	Chanvre Lin	Nylon recyclé Polyester recyclé Lin biologique Chanvre biologique Coton recyclé Coton biologique Laine recyclé Lyocell Tencel

 

 

L’impact des vêtements sur la santé 

 

 

Pour commencer, que la matière soit naturelle ou chimique, elle rejettera des microfibres. Il est même important de savoir que les matières naturelles ont tendance à rejeter davantage de microfibres lors du lavage, car plus fragiles et sensibles à l’abrasion.

 

En janvier 2021, une étude menée par des scientifiques, a démontré que les microfibres peuvent atteindre le placenta, SYMPATOCHE. Quand je pense que le polyester concerne 70% du secteur de l’habillement et qu’il rejette du plastique à chaque lavage, je me dis que le bébé Barbie c’est pour demain ! 

 

Je dis ça sur un ton sarcastique, comme toujours, mais on ne connaît pas encore les effets réels du polyester sur le corps humain. Toutefois, sinon ce ne serait pas drôle, de nombreuses substances toxiques peuvent composer nos vêtements.

4000 à 8000 produits chimiques sont utilisés par les usines, pour fabriquer nos vêtements, selon Oeko-Tex.

 

Une petite liste de noms, plus exotiques les uns que les autres, utilisés par les usines qui fabriquent nos vêtements : 

• Les Éthoxylates de Nonylphénol (NPE) : présents dans 61% des articles testés pendant une étude, sur 12 marques de vêtements pour enfants. Des NPE sont rejetés lors des lavages, et tout au long de la vie du vêtement, jusqu’à la décharge, à long terme, des NPE peuvent se retrouver dans les nappes phréatiques et dans la chaîne alimentaire. Les effets des NPE sur l’organisme : irritants cutanés, effet toxique sur la reproduction et le système nerveux.
• Le dichlorométhane : solvant utilisé pour les jeans, irritant et peut provoquer des brûlures.
• Les phtalates : assouplissent les matières plastiques, perturbateurs endocriniens, impact le système de reproduction, le développement du fœtus et du nouveau-né. 
• Le formaldéhyde : imperméabilisant, peut entraîner de l’asthme, des allergies et des irritations oculaires et respiratoires.
• Le chrome 6 : interdit en Europe, est une substance cancérogène, utilisé pour la fabrication de teinture et pour le tannage minéral du cuir.
• Le dimethylfumarate : un antifongique (détruit les champignons et la moisissure), utilisé pour le cuir, substance cancérogène.

 

Après cette petite liste, j’ai une pensée particulière pour toutes les personnes qui travaillent dans les usines en Asie, où le code du travail n’est pas le même qu’en Europe. Elles sont en contact, plus ou moins direct, avec ces produits pour fabriquer nos superbes vêtements.

 

 

Pour finir mes conseils après toutes ces infos !

 

Premier conseil : lave tes vêtements après achat et avant de les porter.

« Toujours laver un vêtement avant de le porter pour la première fois. Ça permet d’éliminer notamment les substances chimiques vaporisées sur les vêtements pour la conservation des couleurs pendant le transport et en rayons » source France Info. [** Encore une super info utile **]

 

Deuxième conseil : hormis le cuir et le coton, la plupart des matières naturelles sont plus respectueuses de l’environnement, et donc moins dangereuses pour notre santé. Il est important de privilégier les matières et tissus biologiques, pour éviter toute trace de pesticide.

 

Troisième conseil : achète des vêtements labellisés, comme GOTS, Oeko-Tex… Je ferai un autre article sur le sujet plus tard.

 

Quatrième conseil : si possible, achète des vêtements avec une matière 100% quelque chose, pour qu’elle puisse être recyclée plus facilement par la suite.

 

Cinquième conseil : privilégie les marques présentes dans mon annuaire.

 

Sixième conseil : achète des vêtements que tu seras sûr de mettre longtemps, car toutes ces matières c’est du temps et de l’énergie pour les fabriquer ! Et garde le plus longtemps possible tes vêtements ! 

 

 

VOILÀÀÀÀÀÀÀ, ce gros dossier est clos, tu as un truc à rajouter ? Alors commente ! En attendant, rdv sur mon annuaire slow fashion, avec des marques qui essayent d’utiliser des matières textiles plus écoresponsable.